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vendredi 14 août 2009

Douglas Kennedy - Quitter le Monde

C'est accrocheur. Ceux qui aiment l'action ne vont pas être déçus. Il y a par ailleurs de nombreuses références culturels qui justifient le fait que l'auteur signe là son ouvrage le plus ambitieux.

Personnellement je reste et à priori pour longtemps sur son meilleur ouvrage "cul de sac" qui, je viens de m'en rendre compte, à été débaptisé pour être renommé "piège nuptial".

Pour revenir "à quitter le monde", on passe un bon moment, mais je trouve que l'avalanche de rebondissement finit par nuire à la crédibilité de l'histoire, d'autant qu'il n'y a pas une once de second degré comme l'on peut trouver par exemple dans la série des doggy bag de Djian.

Un très bon livre de plage donc et c'est déjà énorme.

PS : je trouve les référence à la physique quantique un peu décalées avec l'ouvrage, mais un bref résumé du principe d'incertitude d'Heisenberg ne fait pas de mal !

mardi 11 août 2009

Principe de précaution Mathieu Jung

résumé de l'éditeur :

"L’intrigue se fonde sur des événements réels. Elle commence à l’automne 2004 et s’achève au printemps 2005. Pascal est marié, père de deux enfants. Il travaille dans la finance, asset manager dans une grande banque qui risque de fusionner avec un groupe italien. Une concurrence sauvage sévit entre collègues, prêts à tout pour échapper au plan social qui s’annonce. L’un d’eux, Lionel Ruszczyk, choisit Pascal comme souffre-douleur. Il l’humilie et déstabilise ce tranquille père de famille en lui racontant les scabreuses frasques de sa vie sexuelle.
Pascal n’avait guère besoin de ce regain de tension car, si l’ambiance est au beau fixe avec sa fille Manon, âgée de douze ans, Julien, son fils de seize ans, traverse une crise d’adolescence tumultueuse. Il rentre tard, ne travaille guère au lycée, rechigne à une quelconque tâche ménagère, exige toujours plus de ses parents. Dans le même temps, Pascal est particulièrement perméable aux discours de prévention qui se multiplient dans les médias : de plan vigipirate en campagnes anti-tabac, en passant par la lutte contre la délinquance et les risques d’une alimentation trop sucrée, il épouse tous les combats sécuritaires. Le « risque zéro » devient peu à peu pour lui une obsession. "

Plutôt sympa à lire. A ce titre, j'ai commencé une collection des dernières campagnes de préventions.

On passera le tabac, l'alcool, la route car il y aussi le cancer du colon, les accidents en montagne l'été, les accidents du travail chez les jeunes, le bronzage en cabine, la grippe A (un must bientôt), prévention contre le bruit, le monoxyde de carbone, le canabis à l'école, la drogue, le téléphone au volant, le sida, bricoler et aménager en toute sécurité, l'anorexie, le col de l'utérus (dès 25 ans), les cancers de la peau...

Rien d'étonnant à ce que cela finisse par devenir angoissant. Si cela vous stresse et vous abîme il vous reste la prévention du suicide chez les adolescents, la journée européenne et la campagne de prévention contre la dépression ...

vendredi 7 août 2009

Lorette Nobécourt : L'usure des jours

Du style (beaucoup), de la recherche... Les phrases sont souvent belles mais apprêtées. Le style pour le style, pas de trame romanesque (ou si peu), a t elle pensé que cela était antinomique ? Au final, malgré un empilement de citations dignes d'aphorismes, le ton est souvent geignard, on ne s'attache pas aux personnages.

Heureusement, pas plus de trois heures pour se roman qui se lit rapidement et qui nous livre tout de même quelques belles réflexions dont je vous livre quelques extraits :


"Il est impossible de vouloir la vie et de tenir la mort à distance. Absolument impossible."

"Nous ne voulons pas être seuls parce que nous ne voulons pas être libres. C'est si terrible d'être son propre maître avec sa propre loi. Et accrochés à nos contraintes comme à un misérable parapet, nous nous dérobons à cet océan de liberté que promet la solitude."

"Il est écrit dans le coran : "il y a deux sortes d'hommes, ceux qui subissent le destin, ceux qui subissent de le subir". On ne choisit pas les situations qui nous ont échues, mais l'altitude à partir de laquelle nous décidons de les vivre."

"Et qu'est ce donc que la mélacolie sinon cette âpre conscience de la beauté et de l'offense du monde ? Non pas une maladie : mais un lieu privilégié à l'esprit."

lundi 3 août 2009

Paul Auster : seul dans le noir.

"Et ce monde étrange continue de tourner" est la dernière réflexion que nous livre Paul Auster dans ce roman que j'ai dévoré aujourd'hui.
Quel talent, quelle humanité, quelle puissance romanesque... Après avoir été subjugué par la trilogie New Yorkaise j’ai eu comme un doute après avoir parcouru les deux premières pages d'une noirceur forcenée : est ce bien l'endroit (plage de sable blanc) et le moment (vacances d'été) pour attaquer un tel ouvrage ?
Je savais que le nombre d'ouvrages dans mes bagages m'est compté, et en relevant la tête je me convainquis qu'à part levy, musso ou dan brown, qui procuraient néanmoins de l'ombre aux mères de familles m'entourant, point de salut à chercher dans les librairies du secteur.
À peine le temps de cette réflexion et l'auteur m'attrapa par surprise au détour d'une arnaque narrative pour ne me lâcher que plus tard dans la nuit, moi aussi "seul dans le noir".
S'il vous arrive de vous essayer à l'écriture, lire ce genre de livre c'est un peu comme faire écouter à un guitariste à peine confirmé un solo de Stevie Ray Vaughan : à vous dégoûter...
Paul Auster, comme sa femme (Siri Hustvedt) du reste, ont cette capacité à nous compter la vie, à révéler les failles qui sont en nous, à faire remonter les regrets et erreurs qui émaillent nos vies, un peu à la manière où l’on voit « monter » une photo dans le bais tiède d’un révélateur (pour ceux qui ont eu la chance de connaître les émotions des chambres noirs). Poignant.