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lundi 5 août 2013

Tombe


Décembre, ailleurs, pas si loin, pas si longtemps, la pellicule cloque, s'use et se consume 

L'océan l'hiver, on lui pardonne d'être froid, d'être gris, d'être sale, on reste juste côte à côte

L'écharpe est blanche, le vent l'emporte avec tes cheveux, il vole tes éclats de rires.

Ils se sont perdus la bas, avec le reste, dispersés dans les embruns et ma mémoire
tu marches en arrière, tu titubes dans le sable, je pleure de rire, tu trébuches, regarde le ciel
tu souffles sur ta frange, elle retombe quand même, tu la couperas c'est sûr, j'en conviens.

Le film brûle, la gélatine s'ajoure, les images s'estompent, mes yeux s'embuent
J'ai promis l'impossible, je serre ta main diaphane, pâle de souffrance, chaude d'agonie
J'ai menti, l'enfant le sait, la femme le sent, tu fermes mes yeux, c'est toi qui meurt...

Le film déroule. C'était l'hiver mais ca ne l'était pas. L'hiver, c'est aujourd'hui, à jamais.
Le film est saccadé, la pellicule amochée, Le bonheur est simple, juste ton sourire, 
Je pose ce coquelicot écarlate sur ce monolithe glacé, cette dalle qui me prive de toi